Document #1135162
IRB – Immigration and Refugee Board of Canada (Author)
Selon l'Union des conseils des juifs
soviétiques (Union of Councils for Soviet Jews - UCSJ),
l'UNR est [traduction] « présente à une
échelle restreinte mais active » à
Saint-Pétersbourg (déc. 1999, 42). L'UCSJ ajoute que
les membres de l'UNR de la région se rencontrent au Park
Pobedy (parc de la Victoire) à Saint-Pétersbourg tous
les samedis et dimanches (ibid.). Selon l'Express Chronicle,
hebdomadaire de Moscou portant sur les droits de la personne, les
membres de l'UNR organisent régulièrement des
[traduction] « actions politiques » et des
manifestations, et procèdent à la vente de
publications comme le Russky Poryadok (« ordre russe »)
et Mein Kampf dans le centre-ville de Saint-Pétersbourg (10
mai 1999). Le 9 juillet 1999, on rapportait que des membres de
l'UNR en uniforme distribuaient des numéros du Russky
Poryadok dans une station de métro de
Saint-Pétersbourg (UCSJ déc. 1999, 44).
Selon un article publié le 23 mars
1999 dans l'Express Chronicle, la police de
Saint-Pétersbourg a commencé à [traduction]
« sévir contre les nationalistes » au
début de 1999, plus précisément à la
suite d'une manifestation non autorisée de l'UNR dans le
centre-ville de Saint-Pétersbourg. Le quotidien russe
Kommersant parle également d'un changement d'attitude des
autorités locales envers l'UNR, qui se sont mises à
réprimer les activités de la division locale de l'UNR
après que le maire de Moscou, Iouri Loujkov, a interdit
l'UNR dans la capitale, ce qui a engendré un mouvement
contre l'UNR au sein de la population et des fonctionnaires du
gouvernement (UCSJ déc. 1999, 42).
Voici maintenant un aperçu
chronologique des activités de l'UNR et des mesures prises
par les autorités.
Selon le St. Petersburg Times, l'UNR a
commencé son expansion à l'extérieur de Moscou
vers 1993 (27 avr. 1999). Un étudiant aurait fondé
une division de l'UNR à Saint-Pétersbourg en novembre
1993 (UCSJ mars 1999).
La division locale de l'UNR aurait
été une [traduction] « organisation très
influente » de 1995 à l'automne 1996 (ibid.). En
outre, des membres de l'UNR auraient assisté au
procès du [traduction] « leader nationaliste »
Iouri Beliaïev à Saint-Pétersbourg au
début février 1996 (ANTIFA Info-Bulletin 13
févr. 1996).
Une scission aurait eu lieu au sein de la
division à l'automne 1996 (UCSJ mars 1999).
Le 6 décembre 1997 se tenait à Saint-Pétersbourg le quatrième congrès des [traduction] « nationalistes » russes, rassemblant des représentants d'une vingtaine de partis et mouvements (Itar-Tass 6 déc. 1997). L'UNR était décrite comme une participante [traduction] « fidèle » au congrès (ibid.). Un des objectifs de cette rencontre était d'unir les [traduction] « nationalistes » (ibid.).
Plusieurs sources parlent de la marche du jour de la Victoire qui a eu lieu le 9 mai 1998 à Saint-Pétersbourg, mais leurs descriptions de l'événement diffèrent (St. Petersburg Times 29 mai 1998; Express Chronicle 10 mai 1999; UCSJ déc. 1999). Selon le St. Petersburg Times du 29 mai 1998 :
[traduction]
200 jeunes néo-nazis étaient rassemblés : on les a laissés marcher sur Nevsky Prospekt et huer le nombre décroissant d'anciens combattants de la ville, sans que la police n'intervienne (29 mai 1998).
L'Express Chronicle mentionne que des membres de l'UNR en uniforme, croix gammée au bras, ont participé à la marche du jour de la Victoire à Saint-Pétersbourg, et qu'ils suivaient les anciens combattants et les survivants des camps de concentration (10 mai 1999). L'UCSJ, pour sa part, résume les faits de la façon suivante :
[traduction]
200 jeunes néo-nazis, dont beaucoup sinon la totalité étaient membres de l'UNR […] ont pu huer les anciens combattants de la Deuxième Guerre mondiale et les survivants des camps de concentration, sans s'attirer aucune intervention de la police (déc. 1999).
Le 9 septembre 1998, 50 membres de l'UNR distribuaient des documents et recrutaient des jeunes, notamment des adolescents, dans le Park Pobedy (UCSJ déc. 1999, 42).
L'UCSJ signale que des membres de l'UNR de Moscou ont [traduction] « réactivé » la division de l'UNR à Saint-Pétersbourg au printemps 1998 (mars 1999). La Nezavisimaya Gazeta rapporte pour sa part qu'une vingtaine d'individus de la division régionale de Voronezh ont fondé une division de l'UNR à Saint-Pétersbourg en mars 1998 (21 avr. 1998). En mettant à profit l'expérience acquise à Voronezh, ils ont pu louer des locaux, imprimer des feuillets et entreposer des uniformes pour les futurs membres (ibid.). L'UNR a commencé à recruter de nouveaux membres après avoir affiché des feuillets annonçant leur présence dans la ville (ibid.). Les membres de l'UNR ont mis à profit un autre élément de leur expérience acquise à Voronezh au moment où ils ont établi des liens avec les autorités (ibid.). Le dirigeant de la division locale de l'UNR, Yevgeny Lavochkine, affirme que les autorités d'un des districts centraux de Saint-Pétersbourg ont conclu une entente avec l'UNR permettant aux membres de l'organisation de former une [traduction] « milice volontaire du peuple » pour patrouiller conjointement avec la police anti-émeute, qu'on appelle aussi OMON, dans les rues et les marchés de la ville (ibid.). Pour remercier la division locale de l'UNR de sa participation, les autorités ont fourni à l'organisation des immeubles où établir ses bureaux (ibid.). À l'été 1998, la division de l'UNR était enregistrée auprès des autorités de la ville (ibid.). Selon la Nezavisimaya Gazeta, l'UNR mettait sa stratégie à l'épreuve à Saint-Pétersbourg en vue de s'établir ailleurs en Russie, et surtout de réussir à s'enregistrer auprès des autorités fédérales (ibid.). Cependant, un article d'Izvestiya publié le 26 février 1999 signale que la division locale de l'UNR était active à Saint-Pétersbourg, bien que les autorités régionales de Saint-Pétersbourg et de Leningrad aient refusé d'enregistrer l'organisation à quatre reprises. La même source indique que les autorités de Saint-Pétersbourg, qui surveillaient les médias locaux dans le but d'obtenir des renseignements sur les organisations politiques non enregistrées, ont attiré l'attention du ministre fédéral de la Justice Pavel Kracheninnikov (ibid.).
Dans un article paru le 9 février 1999, l'Izvestiya rapporte que la police de Saint-Pétersbourg soupçonnait des membres de l'UNR d'être responsables d'un incendie dans les bureaux de Saint-Pétersbourg du Parti du choix démocratique de Russie, dirigé par l'ancien premier ministre russe Yegor Gaidar (UCSJ déc. 1999, 43).
Le 28 février 1999, 99 membres de l'UNR ont été vus en train de distribuer des documents dans le Park Pobedy (parc de la Victoire) de Saint-Pétersbourg (UCSJ déc. 1999, 42). Ils ne portaient pas leur uniforme; ainsi, les autorités ne pouvaient pas leur reprocher de manifester (ibid.).
D'après un rapport de l'USCJ publié en mars 1999, [traduction] « la division locale de l'UNR entretient des liens actifs avec des employés subalternes du ministère des Affaires internes de Saint-Pétersbourg ».
Toutefois, Viktor Vlasov, chef du service de police de Saint-Pétersbourg, a affirmé, au cours d'une rencontre avec des journalistes le 1er mars 1999, que les autorités municipales étaient [traduction] « prêtes à prendre des mesures plus énergiques pour contrer les activités non autorisées des partis politiques radicaux » (Itar-Tass 1er mars 1999). L'agence Itar-Tass précise que des membres de l'UNR de la région avaient entrepris des actions politiques qui ont donné lieu à cet [traduction] « avertissement » (ibid.).
La police de Saint-Pétersbourg
aurait appréhendé des membres de l'UNR presque chaque
jour au début mars 1999 (Itar-Tass 13 mars 1999). Le 13 mars
1999, par exemple, huit membres de l'UNR ont été
arrêtés pendant qu'ils distribuaient des exemplaires
du journal Russky Poryadok (ibid.). La police allait tenter de
relever des [traduction] « éléments
d'extrémisme politique » dans les documents saisis
(ibid.). L'arrestation de quatre autres partisans de l'UNR a
également été signalée le 12 mars 1999,
sans en préciser le motif (ibid.).
Un article publié le 23 mars 1999
dans l'Express Chronicle révèle que trois cours de
district de Saint-Pétersbourg ont commencé à
examiner des causes impliquant une vingtaine de membres de l'UNR.
Ceux-ci étaient accusés, notamment, de la
[traduction] « production et distribution illégales de
propagande », de plusieurs infractions administratives et
[traduction] « [d']inconduite mineure » (ibid.). Le
tribunal de Moskovsky a renvoyé à la police les
causes de quatre membres de l'UNR pour qu'elle effectue un
[traduction] « suivi », tandis que le tribunal de
Frunzensky a retiré les accusations en raison de l'absence
d'un « corpus delicti » (ibid.). Le juge Sergei
Kouznetsov, appelé à commenter la décision de
la cour, a indiqué que les membres de l'UNR avaient
prouvé qu'ils n'étaient pas en train de distribuer de
la propagande : ils auraient plutôt échappé les
documents qu'ils étaient en train de lire (ibid.). Aucune
information supplémentaire sur ces procès n'a pu
être trouvée parmi les sources consultées par
la Direction des recherches.
L'UNR a organisé des réunions
dans dix villes de Russie, y compris Saint-Pétersbourg, les
20 et 21 mars 1999 (Kommersant 23 mars 1999). La police de
Saint-Pétersbourg a interrompu une rencontre à
laquelle assistaient 30 participants (ibid.). Le 20 mars 1999,
l'agence Itar-Tass signalait que la police avait
appréhendé onze membres de l'UNR qui avaient
tenté de tenir une réunion sans l'approbation des
autorités de Saint-Pétersbourg. Des
représentants de l'UNR affirment que la police a
relâché ces onze membres après avoir
vérifié qu'aucun d'entre eux ne figurait sur la liste
des individus recherchés (ibid.). Les représentants
de l'UNR ont ajouté que la police ne les a pas
questionnés sur leurs [traduction] « activités
de propagande » (ibid.).
Le 28 avril 1999, un projet de loi sur les [traduction] « obligations administratives relatives à la production, à la distribution et à l'exposition de symboles nazis sur le territoire de Saint-Pétersbourg » aurait été adopté à l'unanimité par l'assemblée législative municipale après la première lecture (Express Chronicle 10 mai 1999). En vertu de cette loi, on punirait l'exhibition des symboles nazis sur les bannières, les affiches et les uniformes, la production et la distribution de tout matériel nazi (imprimé, illustré ou filmé) ainsi que l'utilisation de salutations du Parti national-socialiste des travailleurs allemands ou du parti fasciste italien (ibid.). Les sanctions iraient d'un avertissement à une amende de 25 à 100 fois plus élevée que le salaire minimum (ibid.). Cependant, la définition exacte d'un symbole nazi restait à établir : les commissions administratives du district se chargeraient de cette tâche, à titre d'organe responsable de l'émission des sanctions relativement au non-respect de la loi en question (ibid.). Selon le député qui a présenté le projet de loi, Vadim Tyulpanov, la loi s'applique aux symboles utilisés par l'UNR (ibid.).
Les autorités ont arrêté, le 29 avril 1999, des membres de l'UNR impliqués dans un groupe criminel et les ont accusés d'avoir [traduction] « installé des explosifs dans l'école no 575 du district de Tsentralnoe et prévu d'attaquer deux ou trois autres cibles importantes sur le plan de la vie sociale dans le cadre d'une tentative d'extorsion » (UCSJ déc. 1999, 43). Des experts sont d'avis que les explosifs auraient pu détruire l'école (ibid.).
L'UNR aurait fait imprimer à Saint-Pétersbourg un million d'exemplaires de ses dépliants, qui ont été distribués à Tallinn, capitale de l'Estonie (BNS 7 mai 1997).
Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais prescrits. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile ou de statut de réfugié. Veuillez trouver ci-dessous la liste des autres sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.
Références
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Condemned in St. Petersburg ». http://burn.ucsd.edu/~aff/AFIB/afib-s7.html
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Some Mainstreams in Extremist Movements (Saint Petersburg and
the Northwestern Region). http://www.fsumonitor.com/stories/StPeteRepSukhachev.shtml
[Date de consultation : 25 août 2000]
Autres sources consultées
Bases de données de la CISR
LEXIS/NEXIS
Sites Internet, y compris :
Amnesty International (AI)
Anti-Defamation League (ADL) [New
York]
Anti-Fascist Action (AFA) [Londres]
Fédération internationale
des ligues des droits de l'homme (FIDH)
Fédération internationale
Helsinki pour les droits de l'homme
Human Rights Watch (HRW)
Institute for Jewish Policy Research
The Moscow Times
Radio Free Europe/Radio Liberty
(RFE/RL)
St. Petersburg Times
The Stephen Roth Institute for the Study
of Contemporary Anti-Semitism and Racism at Tel Aviv University
Transitions
World News Connection (WNC)
Founding of Russian National Unity (RNU/RNE) in St. Petersburg; RNU/RNE activities and state response in that city (1997-August 2000) [RUS35390.E] (Response, English)